A l'écart du parc, nous trouvons un mémorial soviétique aux victimes russes de la Seconde Guerre. Les dimensions sont gigantesques, disproportionnées. Impossible d'avoir une photo d'ensemble, il ne rentre pas dans le cadre ! Les formes géométriques le rendraient impressionnant, si les soldats épée au côté, représentés en valeureux pères de famille, ne provoquaient pas un sourire condescendant. En haut de la tour, une mosaïque paternaliste du goût le plus curieux est abritée juste sous la sculpture.
samedi 26 avril 2014
Mémorial soviétique
Les Cachanais sont de passage à Berlin. Rendez-vous est pris pour une bière en fin d'après-midi, dans le parc de Treptow. Je retrouve d'abord A. et quelques autres, pour s'approvisionner au supermarché contre les gorges sèches. A la caisse, bien que nous ayons évidemment tout payé, A. sonne obstinément devant les portillons. Un vigile arrive et lui dit de le suivre. Le pauvre A., qui ne parle pas un mot d'allemand, avouera après se sentir un peu dépassé... J'emboîte le pas et traduis de mon mieux. Nous voilà enfermés dans un cagibi pour la fouille. L'homme est détendu et souriant, mais ne laisse rien au hasard. C'est finalement l'empilement excessif de cartes magnétiques dans le porte-monnaie qui est mis en cause.
vendredi 25 avril 2014
Gemäldegalerie, les Italiens
C'est déjà notre troisième visite, mais G. et moi ne nous lassons pas. La chronologie de l'exposition nous échappe, nous voilà de nouveau à la Renaissance. Les grands maîtres italiens se disputent l'attention des visiteurs.
Nous pensions, au terme de ces quelques huit heures de visite, avoir épuisé les merveilles de ce musée. Au-détour d'un commentaire et d'un escalier, nous découvrons un sous-sol. Il va encore falloir revenir, quel délice !
Raphaël, Marie et l'enfant, vers 1508 |
Lippi, Marie et l'enfant, vers 1475-80 |
Botticelli, Venus |
Nous pensions, au terme de ces quelques huit heures de visite, avoir épuisé les merveilles de ce musée. Au-détour d'un commentaire et d'un escalier, nous découvrons un sous-sol. Il va encore falloir revenir, quel délice !
jeudi 24 avril 2014
Zitadelle Spandau
Un peu à l'écart de la vieille ville de Spandau campe la citadelle. Remarquablement restaurée et entretenue, elle date du XVIème siècle. Elle est entourée d'eau, et a longtemps été considérée comme imprenable. En 1806, elle hisse le drapeau blanc devant notre Napoléon en visite de courtoisie. En 1813 a lieu la seule attaque de son histoire : comme le rappelle la plaque à l'entrée du pont-levis, elle est libérée par le général prussien August von Thümen. Outre l'anecdote historique, c'est le monument le plus remarquable de Spandau (loin devant la mairie !). Je m'éloigne du centre-ville et traverse la Spree (remarquant au passage une écluse) pour m'en approcher.
Un panneau criard m'avise : "8. Oster-Ritterfest !". Autrement dit, à la faveur du long week-end pascal, la citadelle se transforme en repère de chevaliers, à la manière de Provins ou de Guédelon. Le prix de l'entrée a triplé et la place, noire de monde, grouille d'enfants. Mais pour rentabiliser les deux heures de transport que me coûte l'excursion, je m'enhardis et passe quand même le pont-levis. Détail persuasif, j'aurais un aperçu d'une fête familiale, alliant donc les découvertes architecturale et culturelle... J'idéalisais. Concrètement, ça ripaille dans tous les coins, au milieu des odeurs de graillon et des gesticulations des plus petits.
Le bâtiment a du cachet, avec ses douves, remparts, arcs et renfoncements. Si la foule n'étais pas si dense, le lieu serait presque intimiste, car sa taille relativement réduite invite à la détente. Au milieu de la place d'armes, un tilleul de 500 ans se dresse douloureusement sur ses béquilles. Reléguée dans un angle, une série de statues en pierre m'étonne. Ces chevaliers immobiles et silencieux sont expressifs, même si je ne comprends pas à quel usage est dédiée la collection. Tout les oppose aux pantins déguisés alentours.
Un panneau criard m'avise : "8. Oster-Ritterfest !". Autrement dit, à la faveur du long week-end pascal, la citadelle se transforme en repère de chevaliers, à la manière de Provins ou de Guédelon. Le prix de l'entrée a triplé et la place, noire de monde, grouille d'enfants. Mais pour rentabiliser les deux heures de transport que me coûte l'excursion, je m'enhardis et passe quand même le pont-levis. Détail persuasif, j'aurais un aperçu d'une fête familiale, alliant donc les découvertes architecturale et culturelle... J'idéalisais. Concrètement, ça ripaille dans tous les coins, au milieu des odeurs de graillon et des gesticulations des plus petits.
Le bâtiment a du cachet, avec ses douves, remparts, arcs et renfoncements. Si la foule n'étais pas si dense, le lieu serait presque intimiste, car sa taille relativement réduite invite à la détente. Au milieu de la place d'armes, un tilleul de 500 ans se dresse douloureusement sur ses béquilles. Reléguée dans un angle, une série de statues en pierre m'étonne. Ces chevaliers immobiles et silencieux sont expressifs, même si je ne comprends pas à quel usage est dédiée la collection. Tout les oppose aux pantins déguisés alentours.
J'ai beau rouspéter, la reconstitution du campement médiéval n'est pas si mal menée. Rien n'est fait à moitié, et les enfants semblent apprécier.
mercredi 23 avril 2014
Altstadt Spandau
Je suis allée au bout du monde, au terminus de la ligne U7, à la frontière de la zone C. Le temps invite aussi bien à la promenade qu'à la photographie, et l'expédition est vite montée. Spandau était un village indépendant, rattaché à Berlin en 1920. Mon guide vante : "la vieille ville de Spandau sut garder le charme et le caractère d'une ville nord-allemande de taille moyenne". Malgré les agréments de la visite, le commentaire est un peu excessif. La mairie a beau être le monument exemplaire de la ville, sa pierre sombre et son architecture massive sont proprement épouvantables. Malgré tout, les deux églises blotties sur leur place arborée ne manquent pas de charme. Dans certaines rues et ruelles, des colombages et des façade sculptées assurent un joli décor. Souvent les rénovations trop nettes et leur voile factice nuisent au pittoresque. Le long des restes de remparts, bordée de roseaux et de chants d'oiseaux, la Spree paresse sagement.
Nikolaïkirche |
Nikolaïkirche & Reformenplatz |
Un Biergarten adossé aux remparts |
Marienkirche |
La plus vieille maison de "Berlin", dit-on |
Un Biergarten à l'écart, non loin de la mairie |
mardi 22 avril 2014
La pâtisserie des rêves
C'est donc l'histoire de quatre gourmandes et d'énormes parts de gâteaux. On a dégoté tout près de chez nous une mémorable pâtisserie. Le nom est curieux (d'ailleurs je l'ai oublié) et la décoration intérieure plus encore : un tableau représentant un homme en combinaison de latex rose ligoté jambes écartées à un lit...mmm. Mais c'est le paradis des becs sucrés : tarte, gâteau, cheese cake, crumble défilent avec panache. Du chocolat aux fruits en passant par les épices, tout palais pétille à la seule vue des merveilles. Pour m'être déjà laissée séduire par une douzaine de propositions (précisons : en plusieurs visites), j'affirme simplement que tout est bon. Ci-dessous, un genre de brioche roulée à la cannelle dont je me rappelle encore. Les goûters du dimanche ont de belles heures devant eux.
lundi 21 avril 2014
Liebe Gemäldegalerie
Comme la Gemälde a été élue à l'unanimité (par G. et moi) meilleur musée de Berlin, nous y emmenons E. et V. Nous reprenons la visite où nous l'avions laissée, au XVIIème siècle. Les toiles s'alignent, et le titre fraîchement acquis est décidément mérité.
La collection est si longue que nous la laissons une nouvelle fois inachevée. Une troisième visite s'annonce !
En sortant, l'habitude est prise : la halte au Dunkin' Donuts s'impose. C'était l'histoire de quatre gourmandes et de six donuts...
Jan Vermeer van Delft, Le Verre de vin, 1661-62 |
Jean Antoine Watteau, La Danse, 1719 |
Canaletto, 1758-63, Le Grand Canal en regardant au sud-est vers le pont Rialto |
Le Caravage, L'Amour triomphant, 1601 |
La collection est si longue que nous la laissons une nouvelle fois inachevée. Une troisième visite s'annonce !
En sortant, l'habitude est prise : la halte au Dunkin' Donuts s'impose. C'était l'histoire de quatre gourmandes et de six donuts...
dimanche 20 avril 2014
Karfreitag & Ostersonntag
Pour la Semaine Sainte j'entre enfin dans l'église Saint Boniface, la plus proche de chez moi.
Je choisis le Chemin de croix "des enfants", car l'heure m'arrangeait davantage. La moitié des stations a disparu et les textes des Évangiles ont été coupés et réécrits. Une quarantaine d'enfants s'agite dans le petit cortège, de station en station. L'ensemble manque un peu de recueillement à mon goût.
La messe de Pâques est annoncée avec chœur et orchestre, je me réjouis par avance d'une chaleureuse célébration. Mais les Germains ne sont décidément pas des expansifs. Pas de feuilles de chants, quelques livres de psaumes en nombre insuffisant : difficile de chanter l'office, a fortiori pour une étrangère. J'ai beau connaître le déroulé à peu près par cœur, l'écho rend la compréhension difficile. Paradoxalement, seul le sermon (6mn45; recommandation de Vatican II : 7mn) échappe à l'indistinction. A la Consécration, toute l'assemblée sans aucune exception est à genoux. En France c'est plutôt une marque de conservatisme, mais pour cette fois je m'y plie. Le circuit de communion est différent. En France, en Italie, la file avance perpendiculairement à l'hôtel, chacun tour à tour est face au prêtre, qui reste immobile. Ici, on se place parallèlement pour former une rangée de communiants. Le prêtre fait des aller-retour. Quand une ligne a fini, la seconde, qui s'était mise en place juste derrière, avance d'un pas, et ainsi de suite. Étonnée, je reçois "Der Leib Christi" en dernier, ayant mis un moment à comprendre l'organisation !
Je choisis le Chemin de croix "des enfants", car l'heure m'arrangeait davantage. La moitié des stations a disparu et les textes des Évangiles ont été coupés et réécrits. Une quarantaine d'enfants s'agite dans le petit cortège, de station en station. L'ensemble manque un peu de recueillement à mon goût.
La messe de Pâques est annoncée avec chœur et orchestre, je me réjouis par avance d'une chaleureuse célébration. Mais les Germains ne sont décidément pas des expansifs. Pas de feuilles de chants, quelques livres de psaumes en nombre insuffisant : difficile de chanter l'office, a fortiori pour une étrangère. J'ai beau connaître le déroulé à peu près par cœur, l'écho rend la compréhension difficile. Paradoxalement, seul le sermon (6mn45; recommandation de Vatican II : 7mn) échappe à l'indistinction. A la Consécration, toute l'assemblée sans aucune exception est à genoux. En France c'est plutôt une marque de conservatisme, mais pour cette fois je m'y plie. Le circuit de communion est différent. En France, en Italie, la file avance perpendiculairement à l'hôtel, chacun tour à tour est face au prêtre, qui reste immobile. Ici, on se place parallèlement pour former une rangée de communiants. Le prêtre fait des aller-retour. Quand une ligne a fini, la seconde, qui s'était mise en place juste derrière, avance d'un pas, et ainsi de suite. Étonnée, je reçois "Der Leib Christi" en dernier, ayant mis un moment à comprendre l'organisation !
samedi 19 avril 2014
F'shain, un p'tit tour
E. et V. en visite ont demandé à voir East Side Gallery. Je l'ai déjà vu trois fois et n'éprouve qu'une admiration limitée, mais c'est aussi l'occasion de leur montrer un peu Friedrichshain. Situé à l'est, ce quartier m'est très sympathique depuis que j'y ai logé une semaine en juillet dernier. En traversant Oberbaumbrücke, on aperçoit Molecule Man. Cette sculpture posée sur la Spree rassemblent trois silhouettes criblées de trous ronds, qui symbolisent la réunion des trois quartiers de Berlin.
Nous longeons East Side Gallery. Un fragment du Mur relativement long est encore debout à cet endroit. En 2009, pour les vingt ans de sa chute, le gouvernement allemand a invité des artistes à le peindre. Un des graffitis les plus connus est celui-ci :
Nous arrivons à un endroit que j'adore, le Yaam, que vous connaissez déjà. Sa "plage" au bord de la Spree m'attire toujours autant, mais le soleil est si discret que la visite continue sans regret.
En revenant vers Warschauerstrasse, Oberbaumbrücke s'offre sous un autre angle, coiffé du métro (ligne U1, si vous êtes curieux).
La Revalerstrasse est un de ces lieux protéiformes dont Berlin a le secret. On y trouve pêle-mêle marché aux puces, mur d'escalade, cafés, bars, boîtes, Biergarten et lieux d'expositions. La saison n'a pas encore commencé, on ne croise quasiment personne alors que ce n'est normalement pas l'animation qui y manque.
La promenade s'achève dans un restaurant sri-lankais. Les demoiselles ont l'air satisfaites, et je décide que C. le préféré aura droit peu ou prou à la même visite le week-end prochain.
Nous longeons East Side Gallery. Un fragment du Mur relativement long est encore debout à cet endroit. En 2009, pour les vingt ans de sa chute, le gouvernement allemand a invité des artistes à le peindre. Un des graffitis les plus connus est celui-ci :
Nous arrivons à un endroit que j'adore, le Yaam, que vous connaissez déjà. Sa "plage" au bord de la Spree m'attire toujours autant, mais le soleil est si discret que la visite continue sans regret.
En revenant vers Warschauerstrasse, Oberbaumbrücke s'offre sous un autre angle, coiffé du métro (ligne U1, si vous êtes curieux).
La Revalerstrasse est un de ces lieux protéiformes dont Berlin a le secret. On y trouve pêle-mêle marché aux puces, mur d'escalade, cafés, bars, boîtes, Biergarten et lieux d'expositions. La saison n'a pas encore commencé, on ne croise quasiment personne alors que ce n'est normalement pas l'animation qui y manque.
La promenade s'achève dans un restaurant sri-lankais. Les demoiselles ont l'air satisfaites, et je décide que C. le préféré aura droit peu ou prou à la même visite le week-end prochain.
vendredi 18 avril 2014
Valère
Le Theaterdiscounter est un minuscule théâtre berlinois, à la limite du confidentiel. Ma maître de stage a eu vent d'une première, et nous entraîne. G. est là bien sûr, toujours partante pour un théâtre, ainsi que V. et E., en visite. Heureux hasard, la bande B/L est presque au complet pour LE voir. Ce soir, Valère Novarina en personne est dans la salle pour assister à sa dernière création. Depuis l'hypokhâgne et cette pièce à l'Odéon en hongrois surtitré allemand, ce dramaturge français exerce sur nous un attrait tout particulier.
L'acteur Leopold van Verschuer a traduit en allemand Homo Automaticus - "Le monologue d'Adramelech". Seul en scène, le crâne à moitié rasé et peint en rouge, son interprétation est magistrale. Le sens du texte m'échappe totalement, à l'exception de quelques mots épars. Novarina travaille des structures complexes, avec des répétitions, des juxtapositions, des jeux de mots plus ou moins farfelus : la version allemande me dépasse. Pour autant, et malgré la longueur du texte, on adhère au personnage, saisissant.
L'enjeu véritable de la soirée a lieu après les applaudissements. Groupies un peu intimidées mais pleines d'espoir, notre but est une photo avec le grand homme. Mais nous ne sommes pas seules à briguer son attention, bien que l'assistance soit réduite et qu'il ne comprenne pas vraiment l'allemand. Nous nous dandinons en silence, coulant des regards dans sa direction, avec pour maigre stratégie de nous rapprocher "subrepticement". C'est finalement ma maître de stage, confondante d'un délicieux naturel, qui l'aborde pour nous. L'heure de gloire est arrivée : quelques mots échangés. Lui aussi a été élève d'hypokhâgne et de khâgne à Janson de Sailly, "un peu la tête ailleurs". Sa première émotion dramatique a été, à cinq ans, de voir sa mère vêtue de noir interpréter une veuve. L'Opérette imaginaire montée à l'Odéon en 2011 a frôlé l'échec, car les comédiens hongrois l'assaillaient continûment de questions. Il a beaucoup apprécié le spectacle, admirant le travail solitaire de l'acteur. Il a retrouvé la cadence et le ton de son oeuvre dans cette traduction, marque de sa qualité au delà de la compréhension de la langue. Il a salué également ce qui d'après lui manque trop souvent aux acteurs français, un exercice physique du corps et de la voix.
La photo est accordée, le trophée est décroché ! G. a la dernière formule : "nous sommes redevenues un bref instant de petites hypokhâgneuses ébouriffée par tant de fantaisie".
L'acteur Leopold van Verschuer a traduit en allemand Homo Automaticus - "Le monologue d'Adramelech". Seul en scène, le crâne à moitié rasé et peint en rouge, son interprétation est magistrale. Le sens du texte m'échappe totalement, à l'exception de quelques mots épars. Novarina travaille des structures complexes, avec des répétitions, des juxtapositions, des jeux de mots plus ou moins farfelus : la version allemande me dépasse. Pour autant, et malgré la longueur du texte, on adhère au personnage, saisissant.
L'enjeu véritable de la soirée a lieu après les applaudissements. Groupies un peu intimidées mais pleines d'espoir, notre but est une photo avec le grand homme. Mais nous ne sommes pas seules à briguer son attention, bien que l'assistance soit réduite et qu'il ne comprenne pas vraiment l'allemand. Nous nous dandinons en silence, coulant des regards dans sa direction, avec pour maigre stratégie de nous rapprocher "subrepticement". C'est finalement ma maître de stage, confondante d'un délicieux naturel, qui l'aborde pour nous. L'heure de gloire est arrivée : quelques mots échangés. Lui aussi a été élève d'hypokhâgne et de khâgne à Janson de Sailly, "un peu la tête ailleurs". Sa première émotion dramatique a été, à cinq ans, de voir sa mère vêtue de noir interpréter une veuve. L'Opérette imaginaire montée à l'Odéon en 2011 a frôlé l'échec, car les comédiens hongrois l'assaillaient continûment de questions. Il a beaucoup apprécié le spectacle, admirant le travail solitaire de l'acteur. Il a retrouvé la cadence et le ton de son oeuvre dans cette traduction, marque de sa qualité au delà de la compréhension de la langue. Il a salué également ce qui d'après lui manque trop souvent aux acteurs français, un exercice physique du corps et de la voix.
La photo est accordée, le trophée est décroché ! G. a la dernière formule : "nous sommes redevenues un bref instant de petites hypokhâgneuses ébouriffée par tant de fantaisie".
jeudi 17 avril 2014
Teufelberg & alentours
L'observatoire américain abandonné se tient sur une colline, Teufelberg, littéralement "montagne du diable". Les bombardements de la Seconde Guerre ont laissé Berlin en ruine. Dans l'urgence de la reconstruction, les gravas ont été bonnement empilés à la sortie de la ville...une montagne de débris. Boisée, la colline est une agréable promenade pour ceux que la pente ne rebute pas. De son sommet, nous apercevons une autre colline dégagée, au sommet plat comme si elle avait été tronquée. Pour le début de la saison du bronzage, la couverture feuillue n'a pas la préférence.
En bas de la première pente, il faut monter la seconde, encore plus raide. Nous n'avons pas déjeuné et l'après-midi avance, certains jeunes messieurs crient le vide de leur estomac. Dédaignant le vent encore frisquet, nous nous étendons au soleil. Le lieu est un départ de parapentes, dont les voiles colorées animent l'unité du bleu et du vert. Cerf-volants et avions télécommandés se partagent l'air et l'attention des enfants. Une clameur retentit, portée par le vent : dans le stade en contrebas, un match vient de commencer.
mercredi 16 avril 2014
Jour de cours
Les camarades inscrits en France bachotent l'examen de fin de semestre, mais les cours n'ont repris qu'hier. Contrairement à ce que j'ai tant vanté, la faculté d'économie n'est pas logée dans le bâtiment central d'Unter den Linden, mais à Hackescher Markt. La différence pour moi n'est pas mince : je me pers systématique lors du trajet à vélo. (G., regonfle ton pneu, qu'on rentre ensemble !) (...que je rentre avec toi !)
Les salles de cours sont fraîchement refaites et parfaitement équipées, un savoureux plaisir après le délabrement avancé de certaines salles à la Sorbonne. Les cours sont en anglais, certains ont l'air facile, d'autres moins, certains ont l'air intéressant (d'autres moins). Une des profs traîne un fâcheux accent français - quoiqu'un conciliabule fort argumenté avec G. ait conclu à sa nationalité allemande.
Mais ce sont les pauses qui semblent les plus prometteuses : la Spree se languit cinquante mètres derrière les salles de cours, aux pieds d'épaisses pelouses.
Les salles de cours sont fraîchement refaites et parfaitement équipées, un savoureux plaisir après le délabrement avancé de certaines salles à la Sorbonne. Les cours sont en anglais, certains ont l'air facile, d'autres moins, certains ont l'air intéressant (d'autres moins). Une des profs traîne un fâcheux accent français - quoiqu'un conciliabule fort argumenté avec G. ait conclu à sa nationalité allemande.
Mais ce sont les pauses qui semblent les plus prometteuses : la Spree se languit cinquante mètres derrière les salles de cours, aux pieds d'épaisses pelouses.
mardi 15 avril 2014
Stillgelegter Ort, Part III
L'attrait d'une petite aventure a emporté l'adhésion collective : en route pour un nouveau lieu abandonné de Berlin.
Le centre d'observation installé par les Etats-Unis pendant la guerre froide se tient en dehors du centre, sur une colline (je suis tentée de dire : une montagne, car la montée est raide). Nous espérons entrer semi-légalement comme à notre habitude, mitrailler chaque tag, jouer à se perdre et à se retrouver, et finir en beauté avec un Club Maté sur le toit. La sortie "lieu abandonné" a désormais ces codes, et y déroger nous chagrine par principe. Cette fois, nous n'avons pas le choix. Bien que totalement désaffectés, terrain et bâtiments ont été rachetés par un particulier, qui fait payer l'entrée. La visite guidée est obligatoire. Au vu de la raideur et de la longueur de la montée, il est malgré tout impossible d'être arrivé ici sans faire un tour... On rejoint le groupe. Plus que le guide, ce sont les panneaux peinturlurés et les antiques gardiens qui nous accueillent :
A chaque étage, notre œil maintenant bien entraîné repère les meilleurs tags, même s'ils se cachent dans les coins.
Le toit ressemble à un décor de film de sciences-fiction. Pour être fascinantes vues d'en bas, ces excroissances sont d'une simplicité déconcertante. Nous débattons de leur utilité première, sans trouver de consensus. La tour et la plus haute boule sont inaccessibles ce jour-là, car, il s'y donne...une séance de méditation. La psychologie teutonne ne m'est pas encore totalement familière.
La promenade s'achève dans les sous-sols. Ils n'ont guère d'intérêt, sauf à préciser que c'est là que ronronnait la batterie d'ordinateurs qui était en service ici, épiant la ville et ses environs.
Le centre d'observation installé par les Etats-Unis pendant la guerre froide se tient en dehors du centre, sur une colline (je suis tentée de dire : une montagne, car la montée est raide). Nous espérons entrer semi-légalement comme à notre habitude, mitrailler chaque tag, jouer à se perdre et à se retrouver, et finir en beauté avec un Club Maté sur le toit. La sortie "lieu abandonné" a désormais ces codes, et y déroger nous chagrine par principe. Cette fois, nous n'avons pas le choix. Bien que totalement désaffectés, terrain et bâtiments ont été rachetés par un particulier, qui fait payer l'entrée. La visite guidée est obligatoire. Au vu de la raideur et de la longueur de la montée, il est malgré tout impossible d'être arrivé ici sans faire un tour... On rejoint le groupe. Plus que le guide, ce sont les panneaux peinturlurés et les antiques gardiens qui nous accueillent :
Le bâtiment central est passablement surréaliste, avec ses meringues ventrues. Le contraste avec les cubes industriels et le bleu de l'arrière-plan assure un résultat très graphique.
A chaque étage, notre œil maintenant bien entraîné repère les meilleurs tags, même s'ils se cachent dans les coins.
Le toit ressemble à un décor de film de sciences-fiction. Pour être fascinantes vues d'en bas, ces excroissances sont d'une simplicité déconcertante. Nous débattons de leur utilité première, sans trouver de consensus. La tour et la plus haute boule sont inaccessibles ce jour-là, car, il s'y donne...une séance de méditation. La psychologie teutonne ne m'est pas encore totalement familière.
La promenade s'achève dans les sous-sols. Ils n'ont guère d'intérêt, sauf à préciser que c'est là que ronronnait la batterie d'ordinateurs qui était en service ici, épiant la ville et ses environs.
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