samedi 31 mai 2014

Thomanerchor

Point d'orgue de notre journée à Leipzig, nous avons entenu le Thomanerchor à la réputation amplement mérité. Ce choeur de jeunes garçons - un peu l'équivalent des Petits chanteurs à la croix de bois - existe depuis 800 ans, et a été dirigé par Bach lui-même. Plus d'une heure avant le début, une double file d'attente se forme devant les deux entrées de la Thomaskirche. G. et moi diminuons nettement la moyenne d'âge. Devant nous, quatre vieilles Allemandes jacassent ; la grand-mère d'ici a un bavardage des plus délicieux...


L'église est pleine à craquer. Le concert a lieu en fait au cours d'un office (protestant). Cachés tout en haut, seules les voix merveilleuses résonnent, éclipsant un peu la lecture de l'Evangile et le sermon. C'est seulement à la fin, alors que les igorants ont déjà quitté l'église, qu'ils descendent dans le choeur et s'offrent aux objectifs. Pour notre patience, ils chantent encore. Les jeunes gens ont entre neuf et dix-neuf ans, un festival de jolies bouilles blondes et de grands yeux bleus.

Voici une tentative de vidéo. Le son n'est pas fou (l'image non plus d'ailleurs), mais mon appareil photo n'est pas fou non plus !


vendredi 30 mai 2014

Leipzig, errance

Nikolaïkirche

L'ancienne mairie

Place de la mairie, piano en plein air

Thomaskirche, grand orgue

Nouvelle mairie

Schwanenteich

"Riquet & Co"

jeudi 29 mai 2014

Moritzbastei

B. a été formelle : cette ancienne bastille est un incontournable de la vie estudiantine de Leipzig. Cet ancien ouvrage de défense militaire, presque entièrement enterré, a servi à stocker des gravas après la guerre. Un beau jour, un groupe d'étudiants (la faculté est toute proche) nettoie un petit coin pour se retrouver et faire la fête. Le succès est immédiat, la Moritzbastei est la référence de la ville pour la jeunesse alternative.

Aujourd'hui, son espace immense est parfaitement restauré. Les briques, les arcades et les puits de lumière lui donne bien du cachet. Le programme annonce concerts variés, mais le train nous attends et nous devons nous contenter d'y dîner. Pour 4,70 euros un gargantuesque chili con carne me tend les bras. Des groupes de jeunes gens, attablés par quinzaine, commandent bière sur bière sur vin blanc. Mais le soleil est encore bien clair et les voutes encore bien calmes. Nota : revenir plus tard !


mardi 27 mai 2014

Hommes de pierre

Leipzig est ponctué de statues aux grands hommes. De places en parvis et en parc, un peu d'histoire s'invite dans la promenade.

Monument aux morts des Guerres Mondiales
Peterkirche

Bach (prononcer Barr), l'enfant chéri de la ville

Le poète et écrivain Schiller, quelque peu inquiétant ici

Robert Schumann

L'incontournable Goethe, derrière la mairie

lundi 26 mai 2014

Café Amande

Les effets de la courte nuit persistant, un café s'annonce en fin de matinée. Face à l'église Saint Thomas, nous entrons chez Kandler, une pâtisserie salon de thé. Nous n'aimons pas le café, mais nécessité fait loi. G. tente une version aromatisée à l'amande, dans laquelle elle plonge trois sucres - le goût doit être finalement assez éloigné d'un petit noir lambda. Je commande avec le mien une Leipziger Lerche, la gourmandise locale. A base de pâte d'amande, fondante et aérienne à la fois, c'est une tuerie absolue ! Plus tard dans la journée (pour limiter les risques d'écrabouillage liés au transport) nous reviendrons là tout exprès pour former chacune des stocks de survie pour la semaine.

dimanche 25 mai 2014

Leipzig en fleurs

Après cinq heures de sommeil et malgré le contre-coup de l'alcool, je débarque avec G. à Leipzig. La journée a été assez riche pour que mon lecteur mette une petite semaine à la découvrir.
En sortant de la gare, nous déambulons au hasard, apprivoisant ce nouveau pavé. Sur notre gauche s'ouvre sans prévenir un porche, le jaune et les feuillages attisent notre curiosité. La cour intérieure abrite quelque chose comme un marché aux fleurs amateur. La mise en scène est plaisante, et de petits diables de gargouille surveillent le visiteur.



vendredi 23 mai 2014

Etonnante Carmen

Il me fallait inaugurer la ClassicCard, mon si bien choisi cadeau de fin de stage. F. et son amie m'entraînent au Komische Oper voir une Carmen. Grâce à la carte, nous nous présentons au dernier moment, et pour 10 euros nous sommes au tout premier rang ! La salle a le charme des vieux théâtres, mais - ce qui nous occupe longuement - chaque siège est équipé d'un petit écran qui propose une traduction du livret en temps réel.

D'un point de vue instrumental et vocal, la soirée est magnifique. A l'Einleitung de la musique de Bizet, je reconnais aussitôt, à l'intimité des accents, un morceau jadis travaillé à la flûte. La mise en scène contemporaine alterne les excellentes trouvailles et les curiosités. L'apparition de Carmen est terrriblement réussie : en sorcière, dans un corsage rouge, coiffée d'un haut-de-forme, le visage peint à la façon d'une tête de mort, elle chante L'Amour est enfant de bohème en remuant une marmite.

La scène est transposée dans un approximatif XXème siècle et dans les milieux ouvriers. Les références marxistes et anarchistes se mêlent à l'imaginaires des gangsters américains et au reportage journalistique de fait divers. Cette multiplication dilue le sens de la pièce, dont la vue d'ensemble peine à émerger au milieu du fourmillement de détails. Mais c'est surtout l'interprétation des personnages qui me déçoit. Le couple principal, ce qui n'est déjà pas à son avantage, est mal assorti : la cantatrice, grande et svelte, domine son replet prétendant d'une bonne tête. Carmen n'est qu'une intrigante, une allumeuse ; Don José un faible dominé par ses sens dont la belle joue sans scrupule. J'aurais aimé une femme plus complexe, tout à la fois sincèrement éprise et foncièrement indépendante, une héroïne entière et passionnée qui m'emporte dans son histoire. Quand elle chante "Je suis amoureuse", elle n'est plus crédible, et quel dommage...

jeudi 22 mai 2014

La pause

L'emploi du temps est si mal fait que nous avons plus de pauses que de cours. Le mercredi de 10h à 16h, le jeudi de 10h à midi puis de 14 à 16h, je flâne avec G. au gré de nos envies. Avec l'arrivée de l'été, les pelouses du Monbijou Park au bord de la Spree ont un succès certain.


Les heures passent avec un livre, un peu de musique, parfois un cours ou souvent strictement rien. Deux journalistes s'arrêtent, ils ont des photos d'acteurs sexy et veulent qu'on les commente. L'exercice aurait pu être amusant s'il n'était pas tenu en allemand. Plus loin, a lieu un shooting de mode devant les colonnes de la Alte Nationalgalerie. Jugeant la mannequin passablement quelconque, il doit s'agir d'amateures. Un guitariste essoufflé distraie les touristes malgré nos soupirs (vivent les chants des petits oiseaux). Mais la chaleur est telle ces derniers jours que la fraîcheur de la faculté, à intervalle régulier, est bienvenue !

mardi 20 mai 2014

Le Bâteau ivre d'Oranienstrasse

Le plan initial de ce samedi soir avec E. était de profiter de la Lange Nacht der Museen. Les 12 euros de l'entrée (contre la grauité en temps normal) nous ont refroidies. La nuit est douce, et après une petite marche nous échouons au Bâteau ivre.


Pas de référence à Rimbaud dans ce bar. Le mobilier de bois et les lampions au plafond assurent l'ambiance maritime. La carte des vins, fait rare, est longue et diversifiée. Pour ma part, j'en reste à mon habituelle vodka, mais mon amie se laisse tenter. De bavardages en ricanements, la nuit avance doucement. Un Käsekuchen vers 1h du matin, frais et crémeux, me laisse un délicieux souvenir.

lundi 19 mai 2014

Rembrandt Bugatti


Le frère du célèbre contructeur automobile était sculpteur. La Alte Nationalgalerie lui accorde une rétrospective. Contrairement aux habitudes, l'exposition temporaire a lieu au milieu de l'exposition permanente. Les toiles forment donc un joli décor pour ces sculptures de petit format.


Bugatti imprime dans le bronze des animaux touchant d'expressivité. Beaucoup vont par couple, qui se regardent, se lèchent, se serrent amoureusement. D'autres semblent perdus ou apeurés, et supplient le visiteur du regard.


La matière travaillée à mains nues porte trace de l'énergie de l'artiste.















Parmi la centaine de pièces exosées, rares sont celles que je n'accueillerais pas volontiers chez moi - tant ces petites bêtes dégagent d'humanité.

dimanche 18 mai 2014

Photos #6

Promenade dans Poznan, de façades en cafés. Après les proportions berlinoises, la petite ville charme.










samedi 17 mai 2014

Poznan, Pologne

Le réveil a sonné très tôt ce samedi-là. Le train est parti à 6h30. Trois heures plus tard, G. et moi débarquons à Poznan, en terre polonaise. Sans plan, sans un mot de polonais, nez au vent et appareil photo en main, nous trouvons malgré tout le chemin de la vieille ville. Les souvenirs de la résistance à l'occupant russe sont partout, de même que la figure de Jean-Paul II. Les rues, désertes, sont pavoisées de fanions rouges et blancs. Nous concluons simlement à un fort sentiment national, avant de tomber sur la "rue du 3 Mai", la date du jour. Il y a quelque chose de spécial. Plus tard, nous saurons que c'est la "Fête de la Constitution". Sur la place principale, une fanfare militaire ébruite ses notes au milieu des drapeaux. Les discours alternent avec les exercices militaires. La démonstration des gardes à cheval remporte la préférence de la foule.




















En quête d'un déjeuner, nous sommes étonnées des prix : 12 euros le plat du jour, ici... C'est l'illumination : nous voilà en quête de zloti, la monnaie locale. G. confie sa carte à un distributeur de billets, mais celui-ci ne s'exprime qu'en polonais - et cela ne s'improvise pas. Un second essai sera plus concluant. Nous dégustons (dans l'ordre) une espèce de croissant fourré aux noix et aux amandes, et une soupe de légumes à la saucisse, des spécialités locales.

 Au gré de notre promenade, nous entrons dans les églises. Le baroque, si pauvre à Berlin, resplendit ici dans la pure tradition de la Contre-Réforme. Les restaurations, financée par l'Union Européenne, sont à peine achevées, et flamboient de toutes leurs dorures. Poznan est le premier diocèse de Pologne, aussi sa cathédrale a-t-elle une importance spéciale. Plus loin, le parc Chopin rappelle la nationalité du compositeur, et les deux chèvres emblèmes de la ville n'en finissent pas de se combattre.

Eglise Sainte-Marie


Parc Chopin

Détail dans la cathédrale