Le réveil est bien douloureux... La tête bourdonne sourdemment et la gorge brûle. Mon corps lourd de fièvre se refuse à quitter le lit. On me trouve un médecin français (mon allemand et la fièvre faisant fort mauvais ménage), qui peut me recevoir une heure plus tard. Je m'y traîne. Un thermomètre affiche 28°C, les deux pulls, l'écharpe et le manteau me tiennent juste chaud.
Je sonne à l'interphone à plusieurs reprises, sans réponse. Le nom sur la plaque, vérification faite, correspond bien. Je tente le numéro de téléphone, initiative infructueuse. Arrive un livreur, j'entre derrière lui. Le cabinet est au rez-de-chaussée. Deux sonnettes ornent la porte, j'appuie consciencieusement sur l'une puis sur l'autre - sans effet. De désespoir, frissonnante, je m'assieds dans l'escalier. Je devrais être attendue pourtant. La méthode ancienne s'avère payante : trois coups fermes sur la porte. Il m'ouvre.
J'ai aussitôt le sentiment de déranger. Il faut commencer par remplir des papiers. Son assistant n'est pas là, ce n'est pas lui qui le fait d'ordinaire, il ne sait pas trop comment ça marche. Attendez je vais chercher d'autres fiches pour comparer. Je repère une chaise dans un coin de la salle, et tremblante sur mes jambes, demande à m'assoir. Il ne répond pas - je m'assieds quand même. L'auscultation est rapide. Mon cas n'est certes pas compliqué. Je n'ai même pas besoin de me déshabiller. Il regarde ma gorge, mais pas mon nez ni mes oreilles, et pas de palpation des ganglions (pardon, je suis une grande habituée des ORL, on ne m'entourloupe pas avec la procédure). Une main posée sur le front remplace le thermomètre, et conclut à "de la fièvre". Maman aurait su dire si j'avais plutôt 39 ou plutôt 39,5.
Angine, cinq jours d'antibiotiques, merci docteur. Je demande où trouver un taxi dans son quartier : "Non le taxi pas la peine, vous n'allez pas si mal, allez !". Je n'insiste pas. Pardon docteur, j'ai bien ma carte d'assurance maladie mais je crois que je n'ai pas récupéré ma carte d'identité ? Une fois dans la rue, mes quelques pas vacillants guettent un taxi. Il me rattrape en courant : J'ai oublié de vous faire signer ce papier !
Le taxi me laisse devant une pharmacie. Ce médicament n'est pas en stock mademoiselle, voulez-vous qu'on le commande ? Je rentre chez moi harassée. Ma colloc' tente deux autres pharmacies...et finit par le commander. Il semble que "l'antiobiotique du médecein français" soit la blague du jour.
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