L'autre stagiaire du bureau finit hélas demain. Armée du soutien de tout l'étage, je me mets en chasse d'un chouette cadeau de départ. Moult conciliabules discrets avec les uns et les autres ont conclu à une écharpe en cachemire. Ne disposant pas de beaucoup de temps et ayant une certaine idée du luxe à la française, j'élis les Galeries Lafayette. Le bâtiment, flambant neuf, est situé sur la Friedrichstrasse, une artère très commerçante.
Le premier constat est sans appel : je ne mettrai pas la main sur une écharpe en cachemire au milieu des collections printemps-été. On se sent vraiment aux Galeries version parisienne : ce sont les mêmes marques, les étiquettes sont en français, et je surprends plusieurs vendeuses papoter dans la langue de Voltaire. Le décor tente de créer une ambiance parisienne, mais cela reste assez factice :
L'agencement interne me laisse songeuse : rdc cosmétiques & accessoires, 1er étage mode homme & lingerie, 2-3ème étages mode féminine. A croire que ce sont les hommes qui achètent la lingerie, ou que ce sont les mêmes clients qui achètent les vêtements d'homme et la lingerie. Jamais je n'aurais cru que ces Teutons si organisés auraient rangé la lingerie ailleurs qu'au rayon femme !
A la poursuite de ma quête, je cherche la librairie russe de Berlin, qui ne doit être que quelques numéros plus loin. H. apprend le russe, alors c'est une piste. Je tombe nez à nez avec l'ambassade de Russie...qui ressemble fort à de l'art soviétique. La librairie est à l'intérieur. Le hall est immense et froid, en marbre gris. Un escalier monumental mène au premier étage. Je ne m'attarde guère...