dimanche 23 février 2014

L'hôpital d'enfants

Le temps est magnifique ce samedi. Mon amie G. et moi avions projeté d'aller visiter un musée, et finalement le cœur nous manque pour nous enfermer. Assemblée plénière dans sa coloc' : sur les conseils de V. le très avisé, nous sommes une douzaine à prendre la direction de l'ancien hôpital d'enfants de Neukölln.


L'aspect extérieur n'est pas des plus engageants. Sans mes camarades et sans ce beau soleil, je ne m'y serais sans doute pas aventurée. Cet hôpital, construit en 1908, a été fermé en 1996. Commencent alors les années d'abandon, pour le bâtiment comme pour le parc qui s'étend derrière lui.


L'abandon mais non la désertification... Certes des Russes l'ont racheté en 2005 pour en faire un centre de recherche médicale. Mais rien n'est fait, officiellement. L'endroit est régulièrement investi, c'est un des lieux désaffectés les plus connus de Berlin, et d'autant plus qu'il est d'accès aisé. L'intérieur est très dégradé : toutes les vitres des fenêtres sont tombées, le sol crisse de bris de verre (vitres et bouteilles). Dans un coin gisent des sous-vêtements féminins et un bout de moquette. L'état général de crasse ne donne pourtant pas envie. Au troisième étage, plusieurs pièces sont jonchées...d'excréments humains. Bref, l'état de délabrement est avancé, et les intentions variables des visiteurs n'aident pas.



Mais alors, pourquoi diable des hordes entières de jeunes gens visitent religieusement les salles désaffectées ? Le plaisir de se faire un peu peur entre en jeu. Une porte qui grince, un inconnu croisé, une baignoire de guingois et voilà qu'on frissonne. La rumeur dit que des squatteurs vivent ici, et qu'il faut prendre garde à ne pas les déranger. Au rythme où vont les visites, je pense qu'ils se sont retirés dans les dépendances du parc. On se raconte des histoires horribles et sanguinaires, pour rire et pour frissonner encore un peu. Et surtout, raison initiale de notre visite, les murs sont couverts de tags en tous genres, tags vite faits, vite abîmés, vite remplacés. Des bombes aérosols vides font également partie des déchets qui traînent sur le sol.









La visite s'achève sur le toit. Nous avons emmené des bières. Les uns allument une cigarette. Le ciel rosit progressivement sur le quartier. Assis en rond, les Allemands d'un côté les Français de l'autre, nous projetons de revenir en été, pour bronzer. Et puis non, nous serions dérangés en été, avec tous ces touristes qui passent. Ah, quelle bonne idée quand même que cette bière en hauteur devant le soleil couchant.

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